J'étais l'organisateur pour
LiLux et
Mensa
Luxembourg d'une conférence sur "
La
Protection des Données" à laquelle vous avez participé en novembre,
et je vous en remercie.
Je vous contacte aujourd'hui car je désire connaître les modalités
d'une action juridique à l'encontre de l'Etat français devant la cour
européenne de justice, pour complicité d'abus de position dominante et
distortion de concurrence.
Le dossier complet est disponible en ligne à l'adresse suivante:
http://BFrere.net/VCF
Les faits sont les suivants:
Depuis des années, de plus en plus de distributeurs d'ordinateurs de
type "PC IBM compatible" conditionnent la vente de ces biens à la
souscription conjointe d'un contrat de type "licence logicielle" en
violation du droit européen, qui interdit la vente conjointe forcée.
Des millions d'ordinateurs sont vendus chaque année en Europe dans la
plus parfaite illégalité, mettant à mal le droit des utilisateurs à
choisir librement leur fournisseur de logiciels, ce qui a mené
progressivement à une situation de quasi-monopole sur ce marché, au
détriment de la qualité et du choix pourtant garanti par la loi aux
consommateurs.
Plusieurs plaintes ont été déposées, dans divers États de l'Union,
contre ces pratiques, exigeant l'annulation des licences illégalement
vendues et leur remboursement. Ces procédures, individuelles et
isolées, ont généralement été couronnées de succès, sans pour autant
mettre fin aux pratiques illégales toujours constatées.
Personnellement, je me refuse à acquérir un ordinateur dans ces
conditions illégales, sachant que je devrais ensuite suivre une
procédure longue et coûteuse pour un résultat insignifiant (la
condamnation du vendeur au remboursement de quelques centaines
d'Euros). Du coup, depuis fin 2001, je suis dans l'impossibilité de me
fournir l'instrument de travail qui m'est indispensable.
J'ai suivi progressivement toutes les démarches pour obtenir le respect
du droit auprès des autorités compétentes (DDCCRF, puis DRCCRF, puis
DGCCRF, puis médiateur de la république) pour finir par recevoir un
document (
page
1 et
page
2) signé du sous-directeur de la direction générale du contrôle de
la concurrence et de la répression des fraudes, qui reconnaît tout
simplement sa complicité avec les délinquants. Il estime en effet que
la concurrence n'a pas lieu d'exister dans ce domaine, puisque le
produit vendu de force est le meilleur choix pour le consommateur.
Je conteste avec la dernière énergie le droit à un Etat de décider à ma
place les fournisseurs qui fabriquent les produits qui doivent me
convenir. Mon seul droit, en tant que consommateur, est le droit de
choisir, et je ne peux donc me résoudre à y renoncer.
Depuis lors, l'UFC-Que Choisir a entamé également une action dans le
même sens, mais je n'en connaît pas l'avancement.
Enfin, récemment, l'Etat français a décidé d'utiliser massivement dans
la fonction publique les logiciels que je désirais utiliser depuis
2001: Linux, OpenOffice, etc...
Dans ces conditions, vu le refus des autorités françaises de faire
respecter la loi applicable et le droit européen, vu les dégâts causés
au marché de l'informatique au delà des frontières françaises, vu les
condamnations récentes (500 000 000+ €) imposées aux opérateurs
téléphoniques pour entente visant à réduire la concurrence, vu les
amendes imposées à certaines sociétés pour abus de position dominante
par l'Union Européenne, et étant donné les preuves qui sont en ma
possession, j'aimerais savoir sous quelles conditions un consortium
d'associations (dont
LiLux.lu) et de
particuliers lésés par ce scandales pourraient traîner devant les
tribunaux européens à Luxembourg l'Etat français afin d'obtenir
* l'annulation de toutes les licences vendues illégalement à partir du
territoire français depuis le premier dépôt de plainte
* la condamnation de l'Etat français à prendre toutes les mesures
nécessaires au rétablissement d'un équilibre entre fournisseurs de
logiciels dans le marché de l'ordinateur de type "PC IBM compatible"
* la condamnation de l'Etat français pour sa faute lourde, ayant
couvert et soutenu pendant tant d'années une pratique illégale qui
avait été menée à sa connaissance
* la condamnation de l'Etat français à la réparation de toutes les
conséquences de la distortion de concurrence, comme les conséquences
indirectes sur le prix de vente des produits et services qui intègrent
le recours à des technologies informatiques
* l'interdiction de vente des produits pratiquant la technique de vente
conjointe forcée, y compris des logiciels ne fonctionnant que sur un
système d'exploitation fourni par un seul et unique constructeur, des
sites web ne fonctionnant correctement et complètement qu'à partir de
logiciels fournis par un seul constructeur, du matériel dont
l'utilisation requiers de tels logiciels, etc...
* la condamnation de l'Etat français au remboursement des frais de
développements de logiciels et d'adaptations des sites web induits par
le point précédant
sans que cette liste ne soit exhaustive.
Je suis à votre disposition pour toute question ou information
complémentaire.